Dans un communiqué de presse publié le Vendredi 09 Septembre 2022, signé par le point focal du CDCE, le Père Rigobert Minani Bihuzo, cette organisation de la Société Civile sonne l’alarme sur certains faits pouvant compromettre la crédibilité des ces échéances voulues inclusives, transparentes et organisées dans le délai requis.
Selon
le CDCE, malgré la publication de la feuille de route, la CENI tarde à publier
le calendrier électoral à moins de 500 jours de la convocation de l’électorat
dans le pays. Il signale également la question de la cartographie qui vient de
se clôturer en dehors du délai et de façon non habituelle au risque de
compromettre la prochaine opération de révision du fichier électoral(RFE).
Par
ailleurs, le CDCE s’inquiète de l’alerte des experts des Nations Unies et du
PNUD sur les menaces qui pèsent sur l’organisation des élections dans le délai
constitutionnel ainsi que les différents scenarios qu’ils dressent sur le
processus électoral et le contexte politique en RDC.
Toutefois, le CDCE se
félicite la promesse du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo,
faite dans plusieurs de ses discours à garantir l’organisation des élections en
2023 ainsi que les déclarations rassurantes du Président de la CENI quant à la
tenue des élections dans le délai constitutionnel. Il se félicite également de la
clôture de l’opération d’actualisation, de consolidation et de validation des
cartographies opérationnelles ainsi que d’autres activités réalisées jusqu’à ce
jour par la CENI, notamment l’actualisation des Mesures d’application de la Loi
N°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle,
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée
et complétée à ce jour, mais aussi, l’actualisation des Mesures d’application
de la Loi N°04/028 du 24 décembre 2004 portant Identification et Enrôlement des
électeurs en RDC. (Cfr. Communiqué de presse N°031/CENI/2022 du 01 septembre
2022).
Cependant, le CDCE reste
préoccupé par le fait qu’à moins de 500 jours de la convocation de l’électorat
par la CENI, le processus électoral ne donne pas suffisamment de lisibilité.
Attirant l’attention de tous
les acteurs sur le pourrissement de la situation sécuritaire dans la partie
orientale du pays avec l’occupation d’une partie du territoire national par le
M23 appuyé par le Rwanda, ainsi que l’activisme d’autres groupes armés, nationaux
et étrangers, dont les ADF, le CDCE signale que l’insécurité à l’Est, comme
dans le Mai-Ndombe et ailleurs risquent de priver plusieurs milliers de
congolais de leur droit de vote. Ce qui rendrait les prochaines élections
partielles et non inclusives.
« Il est donc urgent que toutes les dispositions soient prises pour pacifier la République Démocratique du Congo avant la tenue des prochaines élections », précise-t-il.
Ce que propose le CDCE
Face à ce tableau préoccupant
sur le déroulement du processus électoral en RDC, le CDCE recommande au
Président de la République d’instruire, toutes affaires cessantes, les
Ministres du budget et des finances de mettre à la disposition de la CENI, et à
temps, les moyens financiers nécessaires pour la poursuite des opérations
électorales déjà programmées en 2022 ; de s’investir pour construire le
consensus autour du processus électoral en cours afin de consolider les acquis
des cycles électoraux précédents et pour la cohésion nationale ; et enfin
, de lever l’Etat de siège à l’Est et rétablir les autorités civiles dans leurs
attributions.
Par contre, il demande au
Gouvernement de la République de mettre à la disposition de la CENI les fonds
nécessaires dont elle a besoin pour la concrétisation de sa feuille de route
afin de garantir la tenue des élections dans le délai constitutionnel ; de
mettre en œuvre la loi de programmation militaire pour l’équipement et le
déploiement de nos forces armées afin de dissuader toute attaque militaire et
de restaurer l’autorité de l’Etat dans la partie Est ; et de s’impliquer, à
travers le ministère de la justice et de garde des sceaux, à former des
magistrats et juges électoraux, les déployer dans toutes les provinces du pays,
notamment dans les 145 territoires de la République afin qu’ils soient capables
de régler tous les contentieux électoraux en toute indépendance et de manière
impartiale et juste.
Le CDCE recommande à la CENI de
se mobiliser pour redorer le blason de la Centrale électorale en organisant des
élections libres, transparentes, démocratiques, crédibles et apaisées et ce, dans
le délai constitutionnel ; de publier illico presto le calendrier électoral et
un chronogramme détaillé de toutes les opérations restante, y compris celle de la production et l’acquisition des kits électoraux et leur déploiement ; de préciser comment au vu
du retard accumulé elle va rattraper le temps perdu ; et de mener des démarches
auprès des grands partis et/ou regroupements politiques et indépendants pour
les convaincre à participer au processus électoral.
Quant aux organisations de la
Société Civile, la dite organisation les recommande de se mobiliser pour
renforcer la veille citoyenne autour du processus électoral et de la tenue des
élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées d’ici la fin de
l’année 2023 ; de faire montre de professionnalisme dans l’accompagnement du
processus électoral ; et de ne pas servir d’officine politique en faveur des
politiciens véreux qui veulent torpiller l’organisation des élections dans le
délai constitutionnel.
Par ailleurs, d’intensifier l’éducation
civique et électorale et la lutte contre la violence électorale à la population Congolaise ; de ne pas céder
à des manœuvres de démobilisation, de manipulation ; de bannir tout discours ou
propos incitant à la violence et à la haine tribale durant tout le processus
électoral ; de combattre tout achat des consciences durant le processus
électoral en cours, afin que le choix opéré soit absolument judicieux.
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