20/01/2021

Baudouin HAMULI KABARHUZA, des compétences que la RDC doit encore exploiter

 

Originaire du Sud-Kivu, Baudouin HAMULI KABARHUZA a consacré sa vie à l'animation au développement. Il s’est impliquer fortement dans la défense de l’intégrité territoriale ; dans la recherche de la paix et la sécurité dans les pays d’Afrique centrale en conflits armés ; la démocratisation ; la lutte pour l’égalité du genre et il a beaucoup travaillé pour le développement communautaire. 

Licencié de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (ISP) au Département d’Anglais et culture africaine, il a également fait des études de spécialisation à l'Université de Mons en Belgique et à l'Institut Lumen Vitae de Bruxelles ainsi que des stages de développement en République Dominicaine, en Haïti, aux USA, au Rwanda, en Ethiopie, en Irlande du Nord.  

Son parcours professionnel se résume en quatre mots : la passion, l’esprit d’équipe, l’innovation, et le travail bien fait. Il n’est jamais passé quelque part sans laisser des traces.

Baudouin HAMULI KABARHUZA vient de terminer un mandat comme Directeur des affaires politiques et du mécanisme d'alerte rapide de l'Afrique central (MARAC) à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). C’est grâce à son travail abattu au sein de cette organisation régional d’Afrique centrale que la RDC a renforcé sa participation à la CEEAC.  

Il nous parle ici de ses expériences professionnelles et donne sa lecture sur la situation politique actuelle du pays.

ACTUALITESPLUS : Toute votre vie, vous l’avez consacré à l’animation au développement. Pourquoi ? 

Baudouin HAMULI  KABARHUZA : Ce choix je l’ai fait lors de mon séjour en Israël avant que je ne fonde ADI-KIVU en 1985, j'ai vu comment ce peuple a transformé une terre extrêmement aride s’est transformé en un petit paradis terrestre qui fournis des produits agricoles avec juste un peu d'eau canalisé et qui permet de pouvoir goutte à goutte faire fleurir le désert. Cette population était constitué  des gens qui fuyaient la misère, les tueries d'Europe. C’est une expérience qui m’a beaucoup marqué.

ACTUALITESPLUS : Entant qu’animateur au développement en RDC, quel est le bilan de Baudouin HAMULI ?

Baudouin HAMULI  KABARHUZA : Mon bilan est positif dans le sens que j’ai réalisé beaucoup de choses. J’ai fortement travaillé pour le développement communautaire, la paix et la sécurité et l’intégrité territoriale et l’égalité du genre en RDC.

Entant que Secrétait Exécutif du Conseil National des Ongs du développement du
Congo (CNONGD), j’ai porté un plaidoyer national en faveur des producteurs agricoles marginalisés et j’ai organisé tous les Conseils régionaux.

Dans la Société Civile, j’ai défendu l’intégrité territoriale du pays et j’ai également lancé la campagne nationale pour la paix.

L’une des grandes réalisations entant que Directeur du CENADEP est le plaidoyer sur l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC qui a été fortement connu par différents panels des experts des Nations Unies (NU) sur les pillages des ressources de la RDC qui a en même temps alimenté les guerres.

C’est dans ce cadre que j’ai participé à la fondation du processus de KIMBERLEY ainsi qu’à plusieurs plénières de ce processus qui ont suivis.

Entant que Président et Coordonnateur National de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), j’ai mis en place un comité constitué des experts du pays pour conseiller le gouvernement sur la manière de négocier la paix avec les pays de l’Est. Nous avons fortement lutté contre les violations d’intégrité territoriales, contre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis sur le territoire congolais.

ACTUALITESPLUS : Vous venez de terminer votre mandat au MARAC, quelles sont vos réalisations à la CEEAC ?

Baudouin HAMULI  KABARHUZA : A la CEEAC, j’ai travaillé pendant 5 ans et j’ai réalisé énormément des choses  dont je suis fière. Ma présence à la CEEAC a permit de renforcer la participation de mon pays dans le combat que mène cette organisation régionale d’Afrique centrale.  J’ai doté la CEEAC d’un instrument de planification (un plan quinquennale) qui a été considéré  par l'ensemble de l'équipe comme une innovation. Ce document est actuellement utilisé comme modèle pour l’élaboration d’autre plan d’action de la CEEAC.

J’ai relancé pratiquement tous les outils d'alerte rapide à la CEEAC. J’ai  installé la salle de situation du MARAC qui permet de suivre les situations dans les États pratiquement au quotidien. J’ai contribué au développement d'une méthodologie de travail pour la sortie de la crise en RCA dans le cadre de l'initiative africaine lancée par l'Union africaine. J’étais Vice-président de l'initiative Africaine.

Avec mon équipe, j’ai été déployé en RCA pratiquement une année. Là, nous avons rencontré tous les 14 chefs de guerre de la RCA et leur ont remis une lettre venant du Président de l'Union africaine, écrit à chacun d'entre eux leur demandant de rejoindre l'appel lancé par le président TOUADERA pour le dialogue et la paix en RCA.

C’est dans ce cadre, que j’ai eu à diriger un atelier qui a permis à tous ses groupes d'élaborer un cahier commun de revendications qui a facilité ce qu'on appelle à l’heure actuelle « l’Accord de KHARTOUM ». 

J’ai également participé à la réforme de la CEEAC, et particulièrement à la réforme du Conseil de paix et sécurité de l'Afrique centrale (COPAX) qui a introduit en son sein les mécanismes de médiation des conflits. J’ai aussi lutté pour que la société civile ait un espace à la CEEAC. Aujourd’hui la Société Civile a déjà crée la Coalition de la Société Civile  pour la Paix et la prévention des conflits en Afrique Centrale (COPAC) dirigée par un congolais de Kinshasa.

ACTUALITESPLUS : Qu'est ce qui vous a marqué positivement dans votre travail entant que Directeur de MARAC ?

Baudouin HAMULI  KABARHUZA : Aujourd’hui, je comprends mieux le fonctionnement non seulement de l'Union africaine, mais également des communautés économiques régionales (CER). J’ai palpé les réalités politiques, sociales et économiques pratiquement de tous les pays de l’Afrique Central dont pratiquement la moitié était déjà membre de la CIRGL. Ce qui fais-je reviens au pays en étant  plus conscient de ce qu'est l'Union africaine, l'ensemble de ses fondements, ces textes juridiques de base, son fonctionnement et l’ensemble de ses mécanismes.

Tout ceci, me donne un carnet d’adresse que peux encore mettre à la disposition du pays.

ACTUALITESPLUS : Quel est votre plus mauvais souvenir à la CEEAC ?

Baudouin HAMULI  KABARHUZA : Je ne sais pas si je vais l'appeler mauvais souvenirs, mais un point d'insatisfaction, c'est le fait qu'il n'y a pas de mécanisme automatique de financement de la CEEAC. C'est un peu dommage. Nous quand nous étions au secrétariat général de la CEEAC, il fallait fournir énormément d'efforts pour que les Etats membres puissent pouvoir donner leur contribution or la CEEAC est une organisation des Etats. S'il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de politique de  travail de notre communauté. Il faut vraiment que notre pays puisse se doter  d'un mécanisme pour libérer ces financements régulièrement. Un grand pays comme le notre ne peut pas faire profil bas dans les organisations internationales. Le Congo, C’est le Congo, il n'y en a pas deux dans le monde.

ACTUALITESPLUS : Quelles lecture faites vous de la politique actuelle avec le Président Félix TSHISEKEDI ?

Baudouin HAMULI  KABARHUZA : je suis satisfait dans le sens que la décennie 2020-2030 est complètement décisive pour le pays d'abord parce-que le Président de la République, Félix TSHISEKEDI est un président civil. Je crois qu’il est important que les gens sachent qu'une véritable démocratie se construit dans un pouvoir civil.

Je pense qu’il n’y a plus de raison de croire que le pays est devant un mur puisque la dictature est vaincue. J’invite la population à soutenir ce pouvoir qui lui est revenu.

Je crois également que le contexte international peut être favorable pour la RDC vu que le président TSHISEKEDI s’est déployé auprès des grands partenaires internationaux qui lui ont pratiquement ouvert les portes. Il faut juste que l'on puisse garantir que la RDC est sur une très bonne voix et il faut que le Président de la République s'entoure d'une équipe convenable pouvant mettre en place sa vision. Celle de travailler pour le bien-être du peuple.

En ce qui concerne le combat FCC-CACH, ma vision est plus large. Celle de sortir de ce combat inutile pour se focaliser sur l'avenir de la RDC.


Propos recueillis par ACTUALITESPLUS 

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