RDC : Fifi BAKA salue le courage de la femme pendant la pandémie du Covid-19 en 2020

 

 

Point focal du Réseau Rien Sans les Femmes (RSLF) à Kinshasa, Mme Fifi BAKA a grandi dans une société où on n’accordait pas beaucoup d’attention aux femmes du fait que ceux sont les garçons qui sont censés garder la lignée et perpétuer le nom de la famille. Cette discrimination du genre, l’a motivé à travailler d’avantage pour prouver à cette communauté que l’intelligence n’a pas de sexe.

Dans son enfance, elle a toujours été en perpétuel compétition avec les garçons.  A l’école, quand un garçon obtenait plus de point qu’elle, ça l’a frustrée. Elle voulait toujours être la première.

Juriste de formation, Mme Fifi BAKA est une féministe engagée, elle défend les droits des femmes.  Elle nous parle ici de sa passion.

ACTUALITESPLUS : Vous êtes l’une de ces femmes qui défendent les droits féminines en RDC,  qu’est qui a motivé ce choix ?

Mme Fifi BAKA : J’ai suis issue d’une famille majoritairement composée  de filles et un seul garçon. J’ai grandi dans un environnement où, par rapport à certaines de nos coutumes, on n’accordait pas beaucoup d’attention aux filles du simple fait que ceux sont les garçons qui sont censé garder la lignée et perpétué le nom familiale.

La révolte que j'ai eue de ce regard négatif de la société, avec beaucoup de discrimination, à l’égard des femmes m’a au fil du temps poussé à prouver à la communauté que l’intelligence n’a pas de sexe. C’est d'ailleurs ce qui m'a motivé entant que femme à toujours chercher à obtenir ce qu’il y’a de mieux, de meilleur ainsi qu’à puiser au plus profond de moi pour toujours exceller et obtenir les meilleurs résultats.  C’est ainsi que j’ai fait le droit à l’Université pour mieux défendre les citoyens victimes de discrimination.

ACTUALITESPLUS : Comment étaient vos débuts dans ce combat ?

Mme Fifi BAKA : Mes débuts n'étaient pas très difficiles parce-que déjà par rapport a ma formation, je suis juriste, je travaillais déjà dans la défense des droits fondamentaux des citoyens. C’est en intégrant plus les organisations féminine que j’ai eu un focus sur les droits fondamentaux des femmes et filles. C'est quelque chose que je faisais d'ailleurs depuis longtemps puisque depuis mon enfance j'ai toujours cherché à pouvoir travailler pour lutte contre toutes les formes de discrimination. Mon intégration dans les mouvements et les organisations féminines m'a juste permis de pouvoir m'orienter vers la défense des droits des femmes.

ACTUALITESPLUS : Quel est le bilan 2020 du RSLF ? Mme Fifi BAKA entant que point focal de cette organisation à Kinshasa.

Mme Fifi BAKA : L’année 2020 est une année qui a secoué le monde entier par la pandémie de la  Covid-19. Cela ne nous a pas permit de réaliser nos activités telle que nous les avons planifié mais qu'a cela ne tienne nous n'avons pas croisé les bras. Nous avons mis en œuvre le projet de renforcement de la position de la femme dans les instances décisionnelle dans le contexte de Covid-19. Ce projet a permit de pouvoir mettre a niveau nos membre d'abord sur l'utilisation des outils numérique qui est un instrument très important pour pouvoir maintenir le travail a distance et en synergie, nous avons également pu maintenir l'élan de nos membres dans la communautés a travers des émissions radio que nous avons pu réalisé autours des thèmes liés à la promotion des femmes mais avec un focus sur l'implication des femmes dans la gestion de la riposte du Covid-19 . Nous avons également mené des plaidoyers en faveur notamment de l'implication de plus de femmes dans la gestion du Covid-19 dont on avait fait un monitoring pour évaluer le niveau de l'implication de la femme dans la riposte de cette pandémie.

A l'issu de ce monitoring, nous avons eu à mener des plaidoyers pour demander aux décidant de pouvoir impliquer plus des femmes pour favoriser la prise en compte des besoins sexo-spécifiques de ces dernières. Nous avons également mener des plaidoyers par rapport a la mise en place des comités locaux de sécurité de proximité en marge des 20 ans de la résolutions 1325 du Conseil de sécurité des nations unies sur les femmes , la paix et la sécurité

Nous avons mène beaucoup d'activités de plaidoyers comme nous le faisons toujours mais pour les mobilisations on a été un peu limité par rapport au nombre puisque comme vous le savez, une des mesures barrières du Covid-19 interdit le rassemblement de plus de 20 personnes.

Je vous informe également qu’au cours de l’année 2020 le mouvement « Rien sans les femmes » a élargie ses différents axes de coordinations. En 2019 nous étions à 8 axes  mais avec les activités qui on était mener tout au longs de l’année 2020 nous sommes actifs maintenant dans 14 provinces.

ACTUALITESPLUS : Et quelle a été votre contribution ?

Mme Fifi BAKA : Dans le mouvement ma contribution s'est également traduite à travers mon activisme dans la promotion et protection et défenses des droits des femmes par certaines activités notamment de plaidoyer, de sensibilisation et de conscientisation des femmes. J'ai également été sollicite dans plusieurs programme avec les jeunes filles pour pouvoir contribuer à forger leur leadership afin d’assurer  la relève de demain parce-que les femmes que nous voulons dans les instances de prise de décision demain ceux sont les filles sur lesquelles nous devons déjà travailler aujourd'hui.

ACTUALITESPLUS : Qu’est ce qui vous a marqué l’année 2020 ?

Mme Fifi BAKA : Ce qui m'a marqué au courant de l’année 2020 c'est l’apport incontestable de la femme congolaise qui a su maintenir le niveau de la famille malgré le contexte difficile de la  Covid-19. Pendant que l’homme est resté a la maison suite au confinement ou de la fermeture de l’entreprise, la femme, elle, s'est exposé a ces risque et périls pour pouvoir nourrir sa famille. Cet  engagement de la femme constitue une force. La femme est un être extraordinaire.  Cela m'a énormément marqué.

Ce qui m’a encore marqué c’est que au cours de cette période, les organisations féminines se sont misent ensemble autour d'une solidarité pour pouvoir venir en aide de manière spontanée aux nécessiteux.

Je salue, par ailleurs, les différentes nominations des femmes que nous avons vécues cette année au niveau de la magistrature,  de l'appareil judiciaire, de la cour constitutionnelle, de la cour de cassation, etc. Mais c'est encore insignifiant et beaucoup d'efforts doivent être encore fournis pour avoir encore plus de femmes dans la gestion de la chose publique.

Enfin, j’ai également été marqué par  la validation de la stratégie Nationale de lutte contre les violences basée sur le genre qui à été actualisé. C'est un instrument très important dans la lutte contre les violences que subissent les femmes

ACTUALITESPLUS : Quel est votre plus mauvais souvenir en 2020 ?

Mme Fifi BAKA : Plus mauvais souvenir c'est la perte de beaucoup d'être chers cette année, des êtres chers avec lesquels nous cheminions dans ce combat de la promotion des droits des femmes. C'est vraiment une page noir.

En terme des défis, ceux sont les objectifs que nous n'avons pas pu atteindre, des défis qui sont toujours liés a plusieurs difficultés et problèmes notamment les problèmes lies au poids de la coutume, les problèmes lies aux stéréotypes, les problèmes lies aux préjugés, au pouvoir économique de la femme. La faible représentation des femmes dans les différentes instances de prise de décision est un défi majeur sur lequel nous continuons à travailler pour pouvoir avoir beaucoup plus de résultats l'année prochaine et même les années à venir.

L'autre déception c'est également la perte du leadership féminin au perchoir de l'assemblé national parce-que cette place avait hissé notre pays parmi les étapes au genre. C'est également une petite page noir mais nous  continuons à travailler, à mener des plaidoyers auprès des autorités, des décideurs, mais également des responsables des partis politiques pour que les députés puissent choisir une autre femme quelque soit les différences politiques.

ACTUALITESPLUS : Parlez nous des perspectives 2021 de RSLF.

Mme Fifi BAKA : 2021 nous travaillerons pour la révision des textes juridiques qui ne sont pas favorable aux droits des femmes. Nous travaillerons sur la sensibilisation des femmes à pouvoir comprendre et connaitre leurs droits, les différents instruments juridiques également pour pouvoir jouer leur rôle au sein de la société.

Nous allons mettre en œuvre un projet « Réussir Ensemble » qui se veut accroître le nombre des femmes dans les instances de prise de décision.  

ACTUALITESPLUS : Un dernier mot à toutes ces femmes qui vont vous lire  

Mme Fifi BAKA : Le dernier mot c’est celui de l'espoir. Nous savons que la femme congolaise continue son combat. Depuis l'indépendance, elle s'est battue a côté des hommes, elle a fait des exploits à Sun-city et a contribué à l'intégration de la parité dans la constitution. Nous croyons qu'elle finira par contribuer à l'éradication de toutes les formes de discrimination dans notre pays. Nous devons garder cet espoir et continuer à travailler ensemble pour que la femme ainsi que la fille congolaise puissent pouvoir vivre en paix dans son pays sans aucune forme de violence et contribuer au développement afin de prétendre à une paix et une sécurité durable.

Propos recueillis par Pierrot BUKASA

 

 

 

 

 

 

 

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