En Cisjordanie mais surtout à Gaza, une foule en liesse a accueilli les premiers prisonniers palestiniens échangés mardi matin par Israël contre le soldat Shalit.
Dans la ville de Gaza, une grande scène a été installée pour une cérémonie officielle. Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, une foule en liesse a accueilli mardi en héros les centaines de Palestiniens libérés par Israël en échange de Gilad Shalit.
Au milieu des pétards et des concerts de klaxons de véhicules surmontés de jeunes gens agitant des drapeaux des organisations palestiniennes, une marée humaine a convergé vers une place centrale de la ville de Gaza.
Au milieu de celle-ci, une grande scène a été installée en prévision des discours que devaient prononcer les dirigeants du Hamas et des activistes de premier plan tout juste libérés via l'Egypte.
Les drapeaux verts du Hamas, qui dirige la bande côtière, pendaient de l'enchevêtrement de câbles électriques étirés au-dessus des principales rues de la ville. Sur un mur, une fresque a été peinte pour représenter le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le visage maintenu dans la poussière par la botte d'un homme armé, signant un papier avec ces mots: "Accord sur un échange de prisonniers".
Le mouvement islamiste, qui a enlevé Gilad Shalit en 2006 lors d'un raid transfrontalier, présente cet accord comme une victoire contre Israël et un succès de sa stratégie de résistance armée face à la recherche de compromis défendue par le président Mahmoud Abbas.
Mardi a été déclaré jour férié à Gaza et les écoles ont été fermées.
La route provenant de la frontière égyptienne a été bouclée. Plusieurs dizaines d'hommes armés et cagoulés issus des Brigades Izz El Dine al Kassam, branche armée du Hamas, attendaient d'escorter les autocars transportant les prisonniers libérés vers Gaza.
CHANTS PATRIOTIQUES
"Je pense que cet accord représente quelque chose de grand pour le peuple palestinien. Ceux qui sont toujours en prison sont contents pour ceux qui ont été libérés", a dit Moussa Abou Marzouk, chef adjoint du Hamas en exil, après avoir salué les ex-prisonniers à leur arrivée en Egypte en provenance d'Israël.
Des haut-parleurs ont hurlé des chants patriotiques lorsque les prisonniers ont franchi le point de passage de Rafah. Certains ont embrassé le sol, d'autres ont été portés en triomphe par leurs proches. Les femmes ont crié de joie pendant que des hommes scandaient "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand).
Ismail Haniyeh, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, s'est joint aux centaines de parents impatients de retrouver leurs proches à leur arrivée d'Egypte. Il a embrassé les ex-prisonniers sur le front et a rendu un hommage particulier à Yehya al Sinouar, un stratège du Hamas ayant passé 23 ans en prison, et à son adjoint Raouhi Mouchtaha, qui purgeait également une peine de réclusion à perpétuité.
"Merci aux forces de la résistance pour nous ramener en héros libérés", a lancé un prisonnier.
A Ramallah, plusieurs milliers de Palestiniens se sont rassemblés au siège de la présidence de l'Autorité palestinienne pour célébrer le retour des prisonniers renvoyés en Cisjordanie. Mahmoud Abbas et un responsable du Hamas, Hassan Youssef, ont chacun prononcé un discours dans une rare représentation d'unité nationale entre mouvements rivaux.
Des drapeaux du Fatah d'Abbas mais aussi du Hamas ont été brandis au-dessus de la foule, qui a dansé et chanté toute la matinée à l'endroit où devaient arriver les prisonniers. Des violences ont cependant éclaté lorsque les Israéliens ont annoncé par haut-parleurs que les prisonniers arriveraient en Cisjordanie par une autre route, provoquant jets de pierres et tirs de grenades lacrymogènes.
Le Hamas et d'autres organisations palestiniennes ont menacé de capturer d'autres otages israéliens jusqu'à la libération des 5.000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Derrière la scène installée à Gaza, on pouvait voir des portraits géants d'activistes non libérés, avec ces mots: "Nous ne vous oublierons pas".
Reuters
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